Soirées projections & apéros voyageurs
La Sierra de Guara est située à 100 km au sud des Pyrénées centrales et à mi-chemin entre l'Atlantique et la Méditerranée. Cette étendue semi-montagneuse forme un carré de 40 km de côté et est assez difficile d'accès car ses plateaux calcaires sont profondément creusés par de profonds canyons orientés Nord - Sud.
Au Nord, les falaises calcaires s'appuient sur les Pyrénées jusqu'à la frontière franco-espagnole. Les sommets culminent à 2000m pour s'abaisser vers le sud à 600 m.
L'abandon de très nombreux villages a pour conséquence une emprise humaine peu importante ; on y cultive l'olivier, l'amandier, le blé...
Globalement, il est difficile de se déplacer en véhicule dans la Sierra de Guara, car les plateaux sont creusés par des gorges escarpées (canyons) et de nombreux ravins (barrancos). Classée parc naturel depuis 1990, la Sierra de Guara a de nombreux atouts, notamment sur le plan paysager, préhistorique, ou ornithologique...
On y voit beaucoup de rapaces variés sans grande difficulté car ils y sont très nombreux. L'aigle royal, les vautours percnoptères, et vautours fauves, aigle botté, circaète jean-le-blanc, faucon hobereau et pèlerin, milans, bondrée apivore, aigle de bonelli (quelques individus) et même des balbuzards pêcheur en migration. Il existe au moins un cas de couple nicheur d'Elanion blanc.
Pour les espèces plus petites, il faut considérer que cette région est la limite nord de répartition pour l'Espagne de beaucoup d'espèces, comme le Traquet rieur, le Merle de roche, le guêpier d'Europe, la perdrix rouge...
C'est au détour d'un Barranco, ou du haut d'une Peña que vous pourrez admirer les Vautours, admirables rapaces en quête de charognes, planer au-dessus de ces paysages sauvages, préservés et superbes.
Le Parc de la Sierra et des canyons de Guara (81.350 ha) a été créé par la loi du 27 décembre 1990.
L'exposé des motifs de cette loi ne manque pas d'intérêt; en voici un extrait : "l'espace géographique constitué par les sierras de Gabardiella, Guara, Arangol, Balcés et Sevil, appartenant au système de sierras extérieures des Pyrénées centrales, se caractérise par la beauté des paysages, résultat d'une structure géologique complexe due à une orogénèse, dont le Tozal ou Peña de Guara est l'expression de la plus haute altitude, ainsi qu'à des processus d'érosion différentielle qui ont créé un réseau hydrologique compliqué et ont abouti à la formation des canyons, défilés, et gorges sur le cours des rios Flumen, Guatizalema, Calcon, Formiga, Mascun, Isuala, Vero et ses affluents. Dans ce remarquable cadre se sont établies des communautés végétales et animales, dont plusieurs espèces de grande valeur scientifique.".
Alquezar est un site exceptionnel, tant pour son histoire que pour les canyons qui l'entourent.
Forteresse musulmane, protégeant la ville de Barbastro, Alquezar fut l'objet de conquêtes et de reconquêtes entre musulmans eux-mêmes avant de basculer en 1067 sous les assauts du catholique Sancho Ramirez.
De la forteresse musulmane, il ne reste que les vestiges d'une tour carrée ; au sommet du piton est juché l'ensemble château - collégiale. Aujourd'hui, on peut encore observer le château, doté d'une double ceinture de remparts, l'église et la collégiale avec son cloître. L'ensemble est unique et le plaisir immense lorsque l'on admire les multiples détails, en visitant les lieux, en savourant la vue sur les canyons, alors que les vautours planent lentement vers leur zone de nidification.
Alquezar est à l'entrée du parc naturel du Rio Vero ; ce dernier a la particularité d'offrir la possibilité de belles randonnées vers des grottes et abris aux peintures rupestres.
Toutes nos randonnées en Sierra de Guara
C'est en l'an 711 que les musulmans entrent dans la Péninsule Ibérique, profitant de la décomposition des royaumes wisigothiques. En une décennie, ils arrivent jusqu'aux Pyrénées et dépassent cette barrière naturelle. Quelques 80 ans plus tard, Charlemagne va s'emparer de ces montagnes. Les territoires du versant sud des Pyrénées vont prendre petit à petit leur indépendance vis à vis des dynasties carolingiennes. La région de Sobrarbe est à la naissance du royaume d'Aragon.
La capitale de ce compté, Ainsa, témoigne encore de son importance à cette période de l'histoire. Terres de conquêtes et de reconquêtes, d'échanges entre le monde musulman et le monde chrétien, de guerriers et de moines, cette région abrite d'imposantes églises et collégiales dans la plus belle tradition du roman aragonais.
Ainsa, capitale du vieux royaume de Sobrarbe, est un village remarquable. Son vieux quartier, de conception médiévale, revêt beaucoup de caractère avec ses maisons en pierre et sa grande place médiévale, exemple unique de l'architecture populaire aragonaise.
Le château fut bâti au XIe siècle, sous le règne du roi Ramiro I et réformé aux temps de Philippe II. La collégiale de Santa María est le temple le plus éminent de tout le Sobrarbe. Elle se caractérise, comme le reste du roman sobrarbais, par la sobriété de sa décoration. Autour d'Ainsa, existent d'autres villages et monuments remarquables comme Muro de Roda, forteresse du XIe siècle et Santa Marìa de Buil, capitale du compté pendant les temps troubles des invasions musulmanes. Il faut aussi souligner le monastère (aujourd'hui en reconstruction) de San Victorian, situé parmi les plus importants des monastères bénédictins de la région.