Stéphanie, créatrice de voyage, revient d'un parcours de reconnaissance au Kirghizistan. Voici un extrait de son carnet de voyage.
La première demi-journée de marche nous mène dans le canyon de Boum.
Une rivière s’écoule dans des paysages de terre rouge et de grandes herbes vertes. Nous remontons son cours et la traversons par dizaines de fois à gué. Bien agréable de tremper les pieds dans l’eau… Ça nous rafraichit !!
Quand nos ventres commencent à crier famine, il est 13H et nous arrivons à l’étape « pique-nique » proche d’une source.
C’est aussi un changement radical de paysage et la deuxième partie de la journée.
Nous sortons du canyon et débouchons sur de larges pâturages, estives pour de grands troupeaux de moutons et de chèvres. Les yourtes font leur apparition. Nous évoluons dans un paysage de carte postale : vertes prairies vallonnées, troupeaux de chevaux et cavaliers, yourtes blanches contrastant sur le tapis de verdure, et les glaciers de 4000m s'ordonnent en fond du décor.
Ce cadre à 360° est splendide et impose une marche silencieuse. Tout le monde est en contemplation… Un léger vent siffle de temps en temps dans ces grandes étendues et le galop des chevaux compose la musique de cette scène. Des scènes mémorables comme on le voulait, cette randonnée au Kirghistan est comme je l’avais rêvée ! Le chemin suit une piste au milieu de ce paysage sans dénivelé dans de grands espaces ouverts et empreints de calme et de sérénité. Chacun dans son style apprécie son voyage.
Daniel cavale après les cavaliers pour immortaliser ce moment magique et numériser au travers de son nouvel appareil photo ces images surréalistes.
Alain rentre en phase de méditation, et on ne l’entend plus, chose très rare …
Quelques pas derrière, le sourire qui se dessine sur le visage de Lucie est révélateur de ce qu’elle doit ressentir…
Moi aussi en extase, je prends du retard sur mes compagnons, trouvant que la vision humaine est bien trop étroite pour ces espaces et qu’un œil de bœuf pour mon appareil photo serait chouette !
Tout le monde se prépare physiquement et psychologiquement à affronter une belle averse accompagnée d’un bel orage... Nous pressons normalement le pas. Au passage devant une yourte, une mamie nous invite naturellement à rentrer. Les invitations ne se refusent pas et celle-là tombe particulièrement au poil !
Sa petite fille ne la lâche pas et nous regarde amusée.
Cette mamie aux dents de devant en or a le visage rond, doux et généreux. Une mamie « confiture » à la peau tannée par le soleil et douce comme une pêche, qu’on a envie d’embrasser. Sa yourte est petite mais chaleureuse tout comme elle. Une table basse au milieu de la yourte entourée de matelas, coussins et peaux de mouton qui nous tendent les bras, nous offre une escale réconfortante.
En quelques secondes la table se dresse et sont disposés du pain, de la crème fraiche épaisse et compacte comme du beurre, du fromage, de la confiture de fraise et du koumis (lait de jument fermenté). Le tout, bien évidemment, est fait maison et succulent ! Le thé est déjà prêt dans une petite théière et elle nous sert en le rallongeant d’eau chaude. Quel délicieux moment !
Gulzina, notre accompagnatrice, traduit ses questions et nos réponses : « d’où venez vous ? » « avez-vous des vaches ? » « voulez-vous rester dormir ici ? » Les sourires s’échangent, on s’observe mutuellement...
Difficile de s’extraire de cette yourte, mais nous devons poursuivre notre chemin.
Est-ce cette heureuse rencontre dont je me souviendrai encore longtemps qui nous a ramené le soleil et la chaleur… Certainement y a t-elle contribué !
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