Le Tour des Encantats est une star du catalogue Balaguère | La Balaguère

© JAMORSKI Bernard

Nadia, tu es accompagnatrice pour La Balaguère et tu parcours régulièrement le massif des Encantats. Peux-tu nous en parler ?

Volontiers. J’adore !
Depuis bientôt 30 ans que j’y traîne mes guêtres, j’éprouve toujours autant de plaisir à les faire découvrir !


Le 'Tour des Encantats' est une randonnée bien rôdée qui au fil du temps est devenue une star du catalogue Balaguère. Mais d'autres randonnées proposent également une déouverte du massif des Encantats.
Ce massif aurait pu s’appeler Montarto, Bessiberi, ou Péguéra...
Mais on lui a préféré le nom d'Encantats (Enchantés), à cause de 2 aiguilles situées dans la vallée d'Espot, au-dessus du lac de San Maurici.
La légende raconte qu'il s'agit de 2 jeunes gens pétrifiés pour êtres partis chasser l'isard plutôt que d'aller à la messe. A l'époque, on ne plaisantait pas avec ces choses-là.
C’est vrai qu’elles ont de la gueule. Pendant 2 jours, on les a en ligne de mire.


C’est depuis le refuge d'Amitges que la vue sur les aiguilles est la plus belle.  Nous y dormons le dernier soir. En général, les appareils photo se déchaînent.

Le paysage des Encantats est- il vraiment enchanteur ?

Oui. Sans hésitations !
De l'avis des connaisseurs, les Encantats ressemblent au Néouvielle. L'ambiance est haute montagne, l’univers est minéral et le granit maître des lieux.
On y trouve une constellation de lacs et des blocs comme des maisons. Les pins à crochets s’accrochent à la vie jusque sur les sommets. L’ensemble est très photogénique. Un vrai paysage de carte postale. Le parc national d'Aigues Tortes englobe une partie du massif.

Et le circuit de randonnée proposé par La Balaguère ?

C’est le must de la rando. Tout y est ! Les points forts sont l’itinérance et le fait de rester en altitude sans redescendre dans la vallée. Pas de voitures pendant une semaine, c'est une super coupure ! Les Encantats sont un des rares massifs où c’est possible.


L'itinéraire emprunte la voie mythique de la Carros de Foc. Les cinéphiles verront la référence au film d’Hugh Hutson Chariots de feu. Il raconte le périple de coureurs britanniques aux JO de 1924.
Tout a commencé comme une rigolade entre les gardiens de refuge. Ils se lançaient des défis amicaux du style « parie que je viens chez toi en moins de 2 heures”. À ce jeu, Enrique Lucas grand himalayiste, réussit le tour de force de relier les 9 refuges en moins de 10 heures. Soit plus de 50 Km, et 9000 mètres de dénivelé positif. C'est comme ça qu'est né le super trail, Carros de Foc. Il a lieu chaque année.


Pour revenir à notre rando, c’est plus cool. Une semaine à la force des mollets. Pour passer de refuge en refuge, il faut franchir des cols mythiques comme celui de Contraix ou de Monastero. Les sommets ne sont jamais trop loin. Au passage, on en fait quelques-uns.

Il ne faut qu’une petite heure du col au sommet du Tuc de Ratera. Pour monter léger, je fais poser le sac au col. Ça vaut le détour ! La vue est somptueuse.

Les refuges ne sont-ils pas trop spartiates pendant cette randonnée dans les Encantats ?

Un refuge n’est pas un hôtel 3 étoiles. Ici les étoiles sont dans le ciel. Les refuges sont confortables et surtout à taille humaine. Ce ne sont pas des usines à sommeil.


Les gardiens sont des montagnards qui connaissent leur boulot. Ils nous servent une nourriture roborative qui tient au corps. Pour marcher, il faut manger.
Ici, on n’est pas vraiment dans l’ambiance régime.


L'ambiance des refuges espagnols est festive et décontractée. Les soirées sont conviviales.
J’ai un faible pour celui de Maria Blanch. Situé sur une presqu’île, il donne l’impression de flotter sur le lac. J’adore aussi le refuge d’Amitges dont j’ai parlé tout à l’heure. Depuis que j’y passe, je n’ai jamais raté un rendez-vous avec mes amis les isards. Ils sont plus ponctuels que la SNCF ! À 20h00 pétantes ils viennent sur le barrage devant le refuge.

Comment se passe une journée type pendant ce circuit dans les Encantats ?

Lever aux aurores espagnoles. C’est-à-dire pas avant 7h00. Petit dej puis préparation du sac. C’est un rituel auquel chacun s’applique avec soin.
Les uns accrochent dessus les chaussettes à sécher. Les autres mettent leur vivre de course à portée de main. Départ effectif vers 8 H.  Je veille particulièrement à choisir un endroit sympa pour le repas. De préférence au bord d’un lac et à l’ombre des pins à crochets. Important aussi, il faut qu’il y ait de l’herbe à sieste. Arrivé au refuge vers 17h00, douche, installation. Jusqu’au repas, servi vers 19H30, chacun occupe son temps libre comme il l’entend. Ensuite veillée, ou petite balade jusqu’au coucher vers 10h00.

Il est nécessaire de porter le sac. Est-il lourd ?

Non! Le sac idéal doit faire moins de 10 kg, Une paille. Quand on n’a pas l’habitude, le nécessaire déborde souvent sur le superflu. Mais je suis là pour veiller au grain. L'important est de gérer ses vêtements. Il faut faire simple. Une tenue journée, une pour le soir, une trousse de toilette avec de petits flacons ou échantillons c'est pas mal. Ne pas oublier l’indispensable cape de pluie. Il m’est arrivé plusieurs fois de ne pas la sortir de la semaine mais il la faut.
Les refuges donnent des couvertures. Donc un sac à viande en drap léger suffit. La liste Balaguère est très bien.

Le retour dans la civilisation n’est-il pas trop difficile ?

Oui et non. Les meilleures choses ont une fin. Le dernier jour nous descendons à Salardu au refuge Rosta. C’est comme un sas de décompression. La bâtisse est ancienne et typique de la vallée. Elle a accueilli des générations de pyrénéistes... Manel le dernier du nom est un vieil ami de la Balaguère. Son grand plaisir de nous parler de son musée dédié au pyrénéisme. Son gîte est décoré de multitude d'objets, affiches, ayant trait à la montagne. On reste dans l’ambiance !
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Un article de Nadia Prévot