Bonjour Luz, tu es de retour du circuit 'Balcons du Queyras à raquettes'. Peux-tu te présenter ?
J’ai un métier qui est prégnant tout le long de l’année, ainsi dès que je le peux, je fais de la marche, du vélo de route et de la natation. Je cherche les moments de découverte et d’émerveillement qui peuvent me transporter en dehors du quotidien. La découverte de la nature, la rencontre avec les autres, le partage dans la simplicité des randonnées et du sport en plein air sont pour moi des moments privilégiés.
Pourquoi avoir choisi cette randonnée dans le Queyras ? À qui la conseillerais-tu ?
J’avais envie de marcher dans les montagnes enneigées, j’adore les montagnes et l’idée de marcher dans un lieu gigantesque qui m’accueille le temps d’une randonnée m’a tout de suite attirée. L’hiver nous accordant cette chance de pouvoir marcher sur la neige, j’ai cherché un séjour à raquettes, ce que je n’avais jamais pratiqué auparavant. La découverte du massif du Queyras a été pour moi une grande joie.
Je conseillerai cette randonnée à tous ceux qui aiment marcher en groupe, qui ne craignent pas de faire un d’effort physique intense, mais bien régulé, qui ne cherchent pas la performance, mais la découverte de la nature, de soi et des autres, en compagnie des collègues de groupe et d’un guide qui prépare des parcours adaptés, vous apprend et encourage tout le long du séjour. Un vrai plaisir.
Raconte-nous tes meilleurs moments et souvenirs de ce voyage...
Le séjour 'Les balcons du Queyras' m’a attiré par la description des parcours, l’organisation de la semaine, l’attention portée aux participants perceptible dès la préparation du séjour.
La première soirée et la rencontre du groupe et de notre guide
Nous faisons connaissance avec notre guide et collègues de groupe le soir de notre arrivée autour d’un repas, pour un début des sorties de marche le lendemain matin. Cette soirée a été l’occasion d’échanger autour du programme, de nos équipements, des questions sur les parcours, etc. Le lendemain, à 8h45 nous sommes tous prêts, après un bon petit déjeuner et un pique-nique de montagnard préparé avec soin par nos hôtes.
La première sortie à raquettes : à son rythme !
Nous découvrons nos équipements et partons en minibus vers notre lieu de départ. La matinée est dégagée, le froid vif et sec, la montagne belle et imposante. Quand je regarde vers le haut, mon cœur bat un peu plus fort, car la pente est raide, mais au-delà de la montagne enneigée s’esquisse déjà un horizon radiant et bleu. Non sans mal, nous chaussons nos raquettes, faisons les réglages, récupérons les bâtons, et sommes rassurés par notre guide qui nous donne des explications sur la marche en raquettes, le report du poids, la régulation du souffle. Nous nous engageons et la montée arrive vite. Le stress citadin était là avec moi, et me poussait à me dépêcher, à foncer, comme si j’allais rater le dernier bus ! « Doucement, on a le temps, prends le temps d’accorder ton souffle avec les pas et ça ira mieux… ». Ces mots de notre guide m’ont enlevé un poids et m’ont permis de me libérer petit à petit de la tyrannie de devoir aller toujours plus vite.
Des paysages majestueux enneigés et une formation à la sécurité lors de cette première journée
La montée a été belle et physique. Les passages en dévers de pente étaient les plus difficiles à appréhender, ainsi que les tournants où il fallait enfoncer la raquette avec la pointe afin de creuser la neige et stabiliser le pas. La trace ouverte par notre guide nous facilitait les choses, et nous apprenions ainsi à marcher sur les « plots » de sa trace, et à laisser ainsi un chemin « propre » pour ceux qui nous suivaient. Petit à petit, notre groupe faisait connaissance, non seulement en parlant, mais en marchant, en s’épaulant les uns les autres dans les passages difficiles, en suivant le guide et en essayant de prendre le relais, en attendant d’être tous là avant de poursuivre. Trois heures plus tard, nous arrivions au Col des Prés Fromage, majestueux. Premier déjeuner sur la neige, nous apprécions tellement le bon repas et la boisson chaude que nous avons mis dans nos thermos !
Dans ce beau lieu à près de 2100m d’altitude, notre guide nous apprend à nous servir de notre détecteur de victimes d’avalanche : nous nous y appliquons, les questions fusent, et je réalise que la montagne est belle et dangereuse ! Notre chemin se poursuit pour découvrir la jolie chapelle de Saint-Simon, et nous entamons alors la descente. Les descentes s’avèreront plus difficiles pour moi que les montées, en tout cas, je les appréhendais beaucoup plus.
À la fin de cette première journée, la fatigue se mêlait à la fierté et l’émotion d’avoir pu monter là-haut et admirer ce massif, non pas comme on admire une photo, mais avec ce sentiment d’avoir osé marcher sur l’immensité de cette montagne, qui s’est faite témoin de nos petits exploits.
Des panoramas grandioses
Le lendemain, nous étions tous là, prêts à repartir à la découverte d’un nouveau sentier. La montagne se présentait à nous encore plus haute, encore plus belle, parée comme d’une robe étincelante qui se dessinait jusqu’au sommet. Le dénivelé était important, nous montions en zigzag, nous glissions parfois, nous enfoncions les bâtons et gardions le rythme, puis lentement, nous avons atteint les Chalets de Clapeyto à 2250m : j’ai dû à ce moment reprendre mon souffle, non seulement à cause de la montée, mais de la vue grandiose qui s’offrait à moi. Le soleil était au rendez-vous, les chalets d’alpage avec leurs toits enneigés et les traces d’une vie austère, les sommets qui pointent vers le ciel, un calme et une sérénité que je n’avais jamais rencontrés ailleurs.
Mon expérience de la randonnée à raquettes
Je découvrais et apprenais chaque jour des techniques de pose de la raquette, de positionnement du corps afin de changer l’axe de gravité, comment suivre les traces des camarades, comment marcher en dévers, comment creuser un banc sur la neige afin de s’y asseoir pour déjeuner, comment reconnaître les caractéristiques de la neige et les différentes couches qui la composent selon le temps, comment sont marqués les arbres, comment reconnaître les traces d’écureuils, lièvres, renards, cerfs et autres animaux du Queyras. Nous avons trouvé des crottes de Lagopède, et notre guide nous a alors montré sa photo, et expliqué qu’il ne devait pas être loin, mais qu’il se cachait, et de nous expliquer aussi comment son plumage devient blanc l’hiver afin de mieux se confondre avec la neige et se protéger ainsi des prédateurs, ce qui le rend vulnérable lorsque la neige n’arrive pas, alors que le Lagopède l’attend ! Un Lagopède a alors traversé mon esprit en vol, et s’est caché dans une niche, mais comme il était tout blanc, j’ai pu à peine le distinguer…
Un guide passionné
Nos randonnées étaient ainsi accompagnées des récits sur les lieux, la faune, la flore, les habitudes des habitants, l’histoire des lieux, toutes choses que nous interrogions. Et il y en avait des questions pour le guide, qui était généreux de nous faire partager ses connaissances et son expérience, y compris sa magnifique capacité à mimer le bouquetin qui se gratte les cornes sur les arbres, ou l’écureuil qui s’enfuit. Nous avons aussi appris à laisser le moins de traces possibles, et à faire les guignols derrière les petites buttes où l’on pouvait enfin s’abriter pour se soulager ! (Coucou les ami.e.s !!)
Chaque jour était une nouvelle découverte, des nouveaux récits, des nouveaux moments partagés avec le groupe, avec le guide, avec nos hôtes. J’ai découvert la puissance de la montagne en hiver, la générosité des habitants de Saint Véran, le plaisir de marcher en groupe accompagné, la force que le collectif peut apporter à chacun dans ce séjour qui, plus qu’une simple semaine de vacances, m’a transporté dans un lieu de partage et de sérénité.
Pour toi, La Balaguère, c'est...
Un lieu qui me permet d’envisager la découverte, la liberté, la rencontre des autres, la solidarité, le respect de la nature.
Et ta prochaine randonnée ?
J’ai hâte de ma nouvelle randonnée en raquettes.
Les balcons du Queyras à raquettes
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