Bâtons ou pas bâtons ?
L’été dernier, comme j’accompagnais une joyeuse troupe de randonneurs sur les sentiers du val d’Azun, j’y vais, comme à mon habitude, bob et chaussettes fières, de mon plus beau verbe :
« Vous savez Messieurs dames, pour moi, les bâtons de marche, c’est fait pour les personnes qui ont mal aux genoux ou bien pour faire de la raquette, mais c’est tout ! »
C’est alors que Brigitte, de sa toute petite voix, me dit :
« Mais tu sais, La Balaguère, elle nous les conseille, elle, les bâtons ! Regarde donc sur le papier qu’ils nous ont envoyé. »
Boun diou ! Serais-je lâché par les instances dites « supérieures » ! J’examine l’objet…
« Y’a matière à débat là, ou je ne m’appelle point Pierre (des Pyrénées !) »
Les bâtons de marche représentent très clairement des appuis supplémentaires pour la marche. En cela, ils limitent le poids porté sur nos deux uniques appuis au sol : les jambes. Ils soulagent donc naturellement les genoux.
Alors bâtons ou pas bâtons ? Et bien, à mon sens, cela se discute effectivement.
Notre corps n’est évidemment pas fait pour porter du poids sur notre dos. Le sac à dos est en cela une aberration. Mais c’est à ce prix que nous acquerrons notre indépendance et notre sécurité sur les chemins montagnards.
Depuis que l’humain est humain, il s’est verticalisé. La position verticale est d’ailleurs un tour de force pour la physiologie. Elle dépend d’un équilibre à part entière pour ne solliciter que l’action musculaire de nos muscles profonds, ceux qui nous permettent, sans épuisement ni fatigue importante, de rester debout une journée entière.
Dans notre société sédentaire, nombre de situations nous font perdre sans cesse cette fameuse verticalité, ainsi que notre équilibre, au sens propre comme au sens figuré. Nos chaises elles-mêmes sont reconnues comme n’étant pas la panacée pour notre colonne vertébrale. Quant à leur dossier, même s’il est, ma foi, souvent fort confortable, il n’est qu’une béquille de plus pour maintenir cette verticalité perdue. Il en résulte maux de dos, sciatiques et usure vertébrale.
À mon sens, et selon la façon dont ils sont utilisés, il en est précisément de même pour les bâtons de marche.
Nombre de personnes utilisent véritablement les bâtons de randonnée comme des béquilles
Ils marchent littéralement penchés en avant sur leurs bâtons. De plus, ils perdent complètement leur autonomie et leur équilibre dans les situations où les bâtons sont inutilisables, voire dangereux (éboulis, rochers).
Les bâtons, lorsqu’ils sont utilisés, doivent, à mon sens, rester une aide à la verticalité et non le contraire, et cela nécessiterait, pour nombre de personnes, un sérieux apprentissage.
Ils restent malgré tout utiles, voir indispensables, pour les personnes qui ont une usure importante des genoux, mais également en raquette, où ils sont une aide réelle lors de la descente ou en cas de neige lourde, ainsi que pour porter de lourdes charges, même si je préfère ici encore ne pas les utiliser. Mais c'est une question de préférence personnelle...
Et vous alors, pour ou contre les bâtons de randonnée ?
Accompagnateur Pyrénées
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Les bâtons de marche restent utiles, voir indispensables, pour les personnes qui ont une usure importante des genoux, mais également en raquettes.