La Voie du Puy-en-Velay par la Vallée du Célé | La Balaguère

© Kévin Lagarde

Kevin, notre créateur de voyages, est parti en randonnée en liberté (en formule gite) sur la Voie du Puy, de Conques jusqu’à Cahors par la Vallée du Célé…


Après avoir réalisé la portion Puy en Velay – Conques l’année dernière, il était évident pour moi de poursuivre cette année, là où je m’étais arrêté !

Bon, à vrai dire, une étape plus tôt, car je souhaitais revivre l’arrivée magique à Conques, ce village féérique, blotti au milieu de sa vallée boisée, dont l’issue ne se dévoile qu’à l’ultime moment de la journée !


Jour 1 : Une pré-étape pour revivre l’arrivée mythique à Conques

Départ de Golinhac, donc ! Belle journée de mise en jambe, en passant par les jolis villages d’Espeyrac et de Senergues. Un an plus tard, la sensation est la même, flâner dans ces petits villages au gré des envies, au gré de la journée qui défile, est une réelle invitation au lâcher prise total ! Puis, bien évidemment, le moment tant attendu de la journée, la descente dans les bois qui s’amorce, pour rejoindre Conques, ses rues médiévales, son incroyable Abbatiale Romane, et son ambiance unique !

Jour 2 : Destination Livinhac !

Après une très belle soirée à Conques, en compagnie de mon acolyte Nadia, et chaleureusement accueillis par notre hôte François, c’est aujourd’hui que le Chemin se poursuit vraiment sur la Voie du Puy, de Conques jusqu’à Cahors par la Vallée du Célé.

En contrebas, le Pont sur le Dourdou, superbe pont médiéval classé au patrimoine mondial de l’humanité par l’UNESCO, nous fait laisser Conques et sa vallée intimiste, avec une montée (plutôt raide) à travers bois. Après quelques lacets, nous découvrons la petite chapelle de Sainte-Foy en plein cœur de la forêt, nous gratifiant, en se retournant, d’un superbe panorama sur Conques, quittée quelques minutes auparavant. Nous descendons progressivement vers Decazeville, avant d’achever notre étape du jour, quelques kilomètres plus loin. Lorsque l’on arrive dans le charmant village de Livinhac, on ne peut que ressentir cette atmosphère, ces belles énergies, qui sont propres aux « villages étapes » des pèlerins. Une superbe soirée en prévision, ponctuée par l’incroyable accueil de notre hôte, Andrea !

Jour 3 : De Livinhac à Figeac, une succession de villages à l’extraordinaire patrimoine

Sacs à dos prêts, chaussures aux pieds, nous voilà parés pour cette nouvelle journée ! Nombreux sont les pèlerins que nous croisons en ce début de matinée, avec, comme toujours, un sourire, une parole bienveillante, un « et vous, vous allez jusqu’où ce soir ? Figeac ? Et bien peut-être à ce soir, alors», qui font l’unicité de ce Chemin !


Après quelques kilomètres, première halte à Montredon, où nous prenons le temps de nous arrêter faire une pause, à l’ombre d’un jardin. La magie de Compostelle passe aussi, pour moi, par cet aspect-là : la possibilité de s’arrêter quand on le souhaite, profiter, se ressourcer dans l’une des nombreuses haltes et donativo (il n’est pas rare de tomber sur des petits abris, où des particuliers mettent à disposition des pèlerins thé, café, laissant une petite tirelire où chacun laisse ce qu’il souhaite !), se laisser porter sans se poser de questions, tout simplement !


Après Montredon, le Chemin suit une alternance de petites routes et de sentiers en sous-bois, passant par les villages de Saint-Félix puis Saint-Jean-Mirabel (et sa très belle église romane), avant que l’on regagne progressivement Figeac. Ville d’environ 10 000 habitants, c’est une halte incontournable, qui mérite vraiment de s’y attarder. Le centre historique est absolument magnifique, avec de véritables petits bijoux architecturaux, de ravissantes maisons en pans de bois et sa splendide Abbatiale Saint-Sauveur. Sans oublier, bien sûr, le musée Champollion, mine d’or sur l’histoire des écritures du monde !

Jour 4 : La journée où les Chemins se séparent !

Dès Figeac, certains pèlerins empruntent la voie de Rocamadour, et quittent alors le GR65. Pour notre part, nous restons sur cette voie principale, pour quelques kilomètres encore.


Pour commencer, direction Faycelles, niché au-dessus de la vallée du Lot, d’une part, et la vallée du Célé, d’autre part. Le charme de ses petites ruelles, de ses maisons de pierres, opère instantanément, et fait que l’on y déambule de longues minutes !

Béduer, que l’on rejoint après quelques kilomètres, est le point où GR65 et GR651 (variante par la vallée du Célé) se séparent. C’est donc face à l’imposant château dominant le village que nous laissons la majorité des pèlerins poursuivre vers Gréalou, tandis que nous poursuivons en direction d’Espagnac Sainte-Eulalie.

Après avoir traversé Corn, blotti au creux des parois rocheuses, nous poursuivons notre route jusqu’à Espagnac Sainte-Eulalie. Le cheminement est très agréable, en forêt, surplombant le Célé, avec une végétation et mousse de forêt luxuriantes, qui donnent un aspect féérique à cette portion, semblant tout droit issue d’un conte pour enfants ! C’est alors que nous atteignons Espagnac, et notre hébergement pour la soirée, le gîte communal. Le cadre est, il faut le dire, exceptionnel ! Le gîte est en effet situé dans un prieuré, le prieuré Val Paradis, au cœur de ce village où la tranquillité est maître, semblant tout droit sorti d’une autre époque ! Une halte inoubliable !

Jour 5 : Vers Marcilhac-sur-Célé, à travers des paysages envoutants

Aujourd’hui, départ en montée ! Les cuisses chauffent un petit peu de bon matin, mais le jeu en vaut clairement la chandelle ! Après avoir pris de l’altitude, le Chemin longe la falaise, nous gratifiant d’une splendide vue tout du long sur la vallée d’Espagnac, que nous venons de quitter. De fascinants vestiges de constructions au plus près des falaises ponctuent l’itinéraire, notamment un splendide « château des Anglais », appellation donnée aux fortifications accrochées aux falaises, dans la vallée du Célé, mais également dans la vallée du Lot.


Puis, des images plein les yeux, une petite halte s’impose à Brengues, village en contrebas de ces falaises que l’on regagne quelques minutes plus tard. Un café avec deux pèlerines québécoises rencontrées au pied des falaises, et c’est reparti pour une nouvelle montée en sous-bois. Peu après, nouvelle claque visuelle, avec un point de vue absolument sublime sur la vallée, et sur le village de Saint-Sulpice, ses falaises avec les habitations semi-troglodytes… le dépaysement est total, l’émerveillement est de chaque instant, on est en plein cœur de cette incroyable vallée du Célé, et du Parc Naturel Régional des Causses du Quercy ! Un véritable paradis pour les randonneurs, des paysages préservés, sauvages, loin des foules, pour une itinérance incroyable.


En chemin, nous rencontrons également de ravissantes « caselles », petites cabanes en pierre sèche typique de cette région et de ces causses, magnifique !

Puis, le Chemin descend jusqu’au village de Marcilhac-sur-Célé.

Jour 6 : Un coup de coeur pour Cabrerets

Depuis Marcilhac, une fois n’est pas coutume, le parcours débute en quittant le village, et le « fond de vallée », pour reprendre de la hauteur, et regagner le haut plateau !!

Nous atteignons Sauilhac-sur-Célé, village ayant la particularité de posséder un « quartier abandonné », à flanc de falaises, appelé le Vieux Sauliac. Une nouvelle fois, on admire ici de fascinantes constructions à même la falaise, petit à petit abandonnées au cours du siècle dernier, au détriment de maisons plus confortables et pratique d’accès, construites à proximité du Célé, qui constitue aujourd’hui la partie vivante et habitée de Sauliac.

Le Chemin longe ces anciennes bâtisses, où l’on peut très aisément imaginer la vie ici-même, 100 ans auparavant. Après cette splendide parenthèse historique, nous poursuivons à travers bois, direction Cabrerets ! L’un des petits joyaux de la vallée. Comme à l’habitude, l’arrivée sur celui-ci se fait par les hauteurs, depuis le plateau calcaire, par le « chemin du Bout du Lieu ». On arrive au niveau de superbes constructions troglodytes et semi troglodytes, encore habitées et pleines de vie, certaines étant même des gîtes accueillant du public. Au cœur de ces falaises, trône fièrement un « château des anglais », aussi appelé « château du diable », qui fut le repaire de pillards durant la guerre de Cent Ans.

Quelques dizaines de mètres plus loin, Cabrerets, ravissant bourg d’environ 200 habitants, en bordure de Célé, est une invitation à la flânerie. Sa petite plage en bord de rivière, ses agréables terrasses ombragées, ses petites ruelles… coup de cœur pour Cabrerets !

Jour 7 : Cabrerets, Bouzies, Saint-Cirq-Lapopie… c’est déjà la fin de mon voyage !

Un peu au-dessus de Cabrerets, se trouve le site de Pech Merle, au milieu duquel passe le Chemin. Ce lieu exceptionnel abrite une grotte, dans laquelle il est possible d’admirer d’authentiques peintures préhistoriques, datées d’il y a 29 000 ans ! La visite est à réserver à l’avance sur Internet, ou par téléphone, le lieu étant soumis à des quotas de fréquentation, dans un souci de préservation des peintures. Il nous semblait incontournable de découvrir cette fascinante grotte.


Après cet instant hors du temps, nous poursuivons le Chemin, toujours aussi sauvage, à travers de belles et vastes forêts. C’est sur cette portion que s’achève notre aventure le long du Célé. Qui dit fin du Célé, ne dit pas fin de notre itinérance ! En effet, nous suivons la route jusqu’à Bouzies, longeant dorénavant le Lot, donc, avec, ici également, de splendides constructions taillées dans la falaise, que l’on aperçoit au moment de regagner le village. Ce territoire est décidément surprenant et riche en bonnes surprises.

Une fois à Bouzies, nous décidons de poursuivre jusqu’à Saint-Cirq-Lapopie, 3,5kms plus loin, considéré comme l’un des plus beaux villages de France. La portion entre les deux villages, appelée le « chemin de halage » est absolument magnifique. Après quelques dizaines de mètres, on atteint la portion la plus impressionnante de cet itinéraire, en marchant dans un sentier creusé à même la falaise. À cet endroit-ci, la falaise tombe en effet à pic, directement dans le Lot. Devant l’impossibilité de longer cette rive du Lot, la roche fut taillée pour en rendre possible le passage.

Puis, le Chemin grimpe à travers bois pour regagner Saint-Cirq-Lapopie, qui domine majestueusement la vallée et le Lot. Une arrivée me rappelant étrangement celle à Conques ! Saint-Cirq-Lapopie est un véritable petit bijou, une parenthèse enchantée, comme figée dans le temps, plusieurs siècles auparavant. Chaque petite ruelle, chaque façade de bâtiment, est un appel à la rêverie, à la contemplation, dont on ne peut se lasser ! L’apothéose de cette extraordinaire portion qu’est la Voie du Célé. À tel point que nous conclurons notre cheminement ici, et resterons une journée supplémentaire pour découvrir chaque recoin, chaque galerie d’art, chaque petit secret.

Saint-Jacques de Compostelle ? Une aventure culturelle mais avant tout humaine !

Cette variante du Célé offre un dépaysement assez inattendu, et bienvenu ! La fréquentation est moins importante que sur le GR65, que l’on a quitté à Beduer, mais les paysages sont d’une beauté époustouflante. Les villages traversés sont splendides, bien souvent ancrés dans les falaises qui les entourent. La rivière du Célé guide nos pas, notre itinérance, dans cet environnement calcaire, paradis du randonneur. Pour tout amateur de randonnée, avide d’une itinérance dans des décors dépaysants et à couper le souffle, cette variante est incontournable ! Notons toutefois que certaines journées peuvent être assez physiques, puisque l’on alterne entre village en « fond de vallée », et montées sur les hauteurs du plateau des Causses du Quercy. Mais rien d’insurmontable, rassurez-vous, le jeu vaut la chandelle de ces quelques gouttes de sueur !


Et bien évidemment, le Chemin n’aurait pas été le même sans Nadia, qui fut ma complice de « Wow », « Que c’est beau », « Grandiose », toute la semaine, et qui a totalement contribué par sa bonne humeur et son sourire permanent, au fait de rendre cette itinérance inoubliable !


Kevin revient de notre randonnée Chemin de Compostelle, Conques - Cahors par la Vallée du Celé en formule gite.

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Un article de Kevin Lagarde