Ma découverte des Bastides Albigeoises | La Balaguère

© OT de Cordes

La première fois que j’ai entendu parler des Bastides de l’Albigeois, je m’occupais de la gestion des guides accompagnateurs de la Balaguère. C’est là que j’ai rencontré André Froment. Une espèce de professeur Tournesol, passionné de ce pays. Il m’en parlait avec un tel enthousiasme que je n’avais qu’une hâte : y aller !

La rédaction du topo-guide des bastides albigeoises

L’occasion d'y aller s’est présentée quand la Balaguère m’a confié la rédaction du topo-guide de la rando liberté « Bastides albigeoises, cités d'exception». Avant de faire ce travail, je n’avais de ce coin qu’une vision parcellaire.


Elle se limitait à quelques grands sites comme Cordes ou Bruniquel où j’avais une cousine artiste que j'allais visiter. Soit dit en passant, elle ne s’était pas installée à Bruniquel par hasard.
Nombreux sont les artistes qui s’y sont établis. Peut-être dans la foulée du peintre Marcel Lenoir et du film le vieux fusil tourné ici. Bruniquel compte parmi les villages de France où le rapport artistes / habitant est le plus important.


Pour revenir au topo, j’ai découvert à ma grande surprise que le pays se prêtait admirablement bien à la randonnée.


Beaucoup de chemins, des petites routes peu fréquentées, mais aussi de beaux espaces naturels et un patrimoine exceptionnel.

Le circuit tourne dans le sens inverse des aiguilles d’une montre et traverse des paysages variés.

Le premier jour de rando se déroule dans l’arrière-pays de Cordes, dans la sauvage vallée du Cérou. Ensuite on longe les berges de l’Aveyron, puis le Causse. À moment donné, on voit Penne. J’aime beaucoup le château qui semble juché en équilibre instable sur sa falaise. Après Bruniquel, changement de décors. On remonte la vallée de la Vère et les vastes forêts de la Grésigne et de Sivens.


La fin du parcours se déroule dans le vignoble de Gaillac. Le paysage est encore différent. Par temps très clair, on peut voir les Pyrénées. C’était le cas quand j’y suis allé !


N’oublions pas les bastides. C’est le thème de la rando.


Elles sont l’héritage d’une histoire tourmentée. À l’époque, soit vers le XI°, il fallait se défendre contre à peu près tout le monde. D’où le choix de sites défensifs en hauteur. Ce qui fait qu’on les voit de loin. En marchant, on a toujours le but en ligne de mire.


Le mouvement des bastides est très important dans le sud-ouest. Il visait à créer des villes nouvelles et d’y attirer les populations en octroyant des avantages comme l’exemption d’impôts. Elles sont toutes construites sur la même plan autour d’une place carrée entourée d’arcades. Détail rigolo, on donnait souvent à ces urbanisations sorties de terre, le nom d’une grande ville européenne de l’époque. C’est ainsi que Cordes viendrait de Cordoue en Espagne. L’albigeois c’est aussi l’histoire de la lutte des cathares contre le pouvoir royal et ecclésiastique.


Les Anglais ont pas mal bataillé dans le coin. Notamment le prince noir. Ironie de l’histoire, de nombreux british se sont installés ici. J’en connais même un qui habite un petit patelin prés de Cordes et qui la semaine travaille comme pompier à Londres.


Mon topo ne se limite pas à la description pure et simple des itinéraires. C’est important, même essentiel mais pas suffisant. J’ai rajouté par-ci par-là quelques explications sur ce que l’on peut voir en marchant. Juste ce qu’il faut d’explications pour ne pas marcher idiot.


En Albigeois, on est loin du tourisme de masse. D’ailleurs, l’exiguïté des sites ne permettrait pas d’absorber les foules.
Par contre c’est super pour la randonnée. Rien de tel qu’arriver à pied dans une bastide pour en savourer tous les charmes.


Voir aussi notre randonnée accompagnée : Villages et Bastides en Albigeois, les histoires qui ont fait l'Histoire.
Toutes nos randonnées à pied dans le Sud-Ouest de la France
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Un article de Gérard Caubet