La magie du Cotiella avec les mules d’Alberto | La Balaguère

© GUIX Olivier

Le Cotiella et ses paysages lunaires

« Des canyons d'Ordesa au Cotiella, merveilles d'Aragon et du Mont Perdu» est une nouvelle randonnée de La Balaguère qui combine le meilleur des circuits classiques « Ordesa Colorado Pyrénéen» ou encore le « Gavarnie Ordesa». Mais il y a aussi un grand cadeau à la fin de cette nouveauté, un coup de théâtre majestueux dans un cadre de rêve. Une traversée du nord de l’Aragon qui démarre au-dessus de Gavarnie en France et qui termine avec un merveille méconnue des Pyrénées : le Cotiella.


Le paysage karstique et lunaire de ce massif est tellement spécial qu’il est capable de rivaliser l’autre grand protagoniste calcaire du séjour, le célèbre Mont Perdu. Pour vous montrer que je n’exagère pas, je partage l’avis de l’un des plus grands pyrénéistes et voyageurs de l’époque romantique, Henry Russell (celui qui avait fait creuser des grottes sur les hauteurs du Vignemale), qui a décrit ainsi le Cotiella :


« [...] géant décharné que j'avais si souvent contemplé de loin, ou dans mes rêves. [...] Quel singulier objet! [...] Brulé partout, il ressemblait à une montagne de cendres. La neige elle-même qui sillonnait ses vallons désolés augmentait sa tristesse [...]. Je n'ai jamais rien vu de plus lugubre et de plus nu : et cependant, l'ensemble de cette espèce de monstre était empreint d'une majesté bizarre ». (Henry Russell, Souvenirs d'un montagnard (Ed. Slatkine, 1979, p. 391))

Notre randonnée est itinérante et assez sportive

Elle se déroule sur 10 jours au lieu de 7 pour les séjours classiques. Elle s’adresse aux bons marcheurs en quête d’aventure, même si la difficulté technique reste limitée.


Les 6 premiers jours comprennent une traversée plus classique du Parc National de Gavarnie-Ordesa. On quitte la voiture définitivement au col des Tentes, et après seulement 20 minutes de marche, on est déjà en Espagne, et ce jusqu'à la fin du séjour.


Avec le Cirque de Gavarnie derrière nous, au fil des jours on découvre un peu plus le versant sud, plus isolé et sauvage que le versant français. On a aussi les meilleurs panoramas sur le Mont Perdu. Ce sont les français qui l’ont nommé d’abord ainsi, car il est difficile à apercevoir depuis la France, mais en Espagne c’est une autre histoire : le « Monte Perdido » et le massif des trois sœurs sont bien visibles quasiment de partout.


La traversée par Goriz, Nerin, Bestué et Tella nous permet de le contempler depuis beaucoup d’aspects différents, tout en découvrant les canyons d’Ordesa, Escuain et Añisclo.

Ce dernier est le plus abrupt, avec des falaises à vautour de plus de 1000m de hauteur. D’en haut, on descend dans les entrailles verdoyantes et mystérieuses aux eaux cristallines. Dans l’espace de quelques heures on se dirait sur une autre planète. C’est vraiment l’Aragon : sauvage et variée mais aussi accueillante et dynamique.

La magie du Cotiella avec des ânes de bât et un bivouac de luxe

Les 3 jours suivant valent vraiment le coup pour découvrir la magie du Cotiella autrement, avec les animaux de bât d’Alberto. Je me sens privilégié de pouvoir encadrer ce circuit !


On dort aux abords d’un lac dans un bivouac « de luxe » et avec un cuisinier professionnel. L’endroit est littéralement « magique » car c’est un haut-lieu de sorcellerie.
La légende raconte qu'une princesse maure se serait perdue dans le secteur lors des guerres entre chrétiens et musulmans au moyen-âge... Pour pouvoir contempler la danse de cette belle princesse, il suffit d’y aller la nuit de la Saint-Jean et se laver le visage dans le lac.

Après une superbe journée de randonnée, c'est un bonheur de savourer un vin aragonais, une bière ou un patxaràn dans un cadre pareil, et sans avoir à le porter sur le dos ! Et en plus avec l’humour (et humeur) sympathique d’Alberto et son équipe. Ils ont tout anticipé, même du savon et du dentifrice biodégradables pour minimiser notre impact sur l’environnement lors du bivouac !


Ce circuit est proposé pendant les 4 mois d’été. Personnellement, j'aime bien la fin de la saison, quand les forêts d’altitude ont déjà commencé à changer de couleur et il qu'il y a moins de risques d’orage. En plein été il faut partir tôt pour les éviter et être bien à l’abri avant que ça s’éclate. Le spectacle d’un orage en montagne est un vrai spectacle mais il vaut mieux être à l’abri pour le regarder. Mais en même temps, les névés et fleurs du mois de juin sont aussi un attrait indiscutable. À chacun sa saison !


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Un article de Gareth Evans