Le Canigou, un des sommets les plus connus des Pyrénées | La Balaguère

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J'encadre le Tour du Canigou régulièrement depuis 10 ans. La randonnée se déroule dans environnement montagnard d’une grande richesse en faune et flore. D’ailleurs, une grande partie du massif est classée réserve naturelle. Pour moi accompagnateur, c’est du pain béni, tellement il y a de choses à dire.

Le Canigou est un des sommets le plus connus des Pyrénées. Pourquoi cette célébrité ?

D’abord, il ne faut plus dire Canigou mais Canigó.
En bon catalan, je connais le Canigó comme ma poche.
Je le regarde tous les matins depuis ma fenêtre.
C’est vrai qu’il est beau !
Avant l’invention du baromètre, il passait pour le plus haut sommet des Pyrénées.  Normal, il est visible de toute la Catalogne et même paraît-il de Marseille.
De Marseille, je ne sais pas, mais de Sète c’est sûr. Je l’ai vu de mes propres yeux.
Pour les Catalans, le Canigó est considéré comme une montagne sacrée.  Certains n’hésitent pas à le comparer à l’Olympe.
Il faut reconnaître qu’il a de la gueule quand on le voit depuis les Orgues d’Ille-sur-Têt ou depuis Céret sur fond de cerisiers en fleurs.
C’est un symbole de la catalanité.
Tous les ans, à la Saint-Jean, a lieu la Trobade. Des fagots sont montés en procession solennelle en haut du Canigó. Une fois allumés, des bradons sont prélevés pour enflammer tous les feux de la Saint Jean de Catalogne. Puis la flamme est pieusement conservée jusqu’à l’année suivante.

Parle-nous de la randonnée 'le Tour du Canigou' que tu accompagnes ?

J'encadre le Tour du Canigou régulièrement depuis 10 ans.
À ma connaissance, La Balaguère est la seule à proposer un vrai tour permettant de voir le Canigó sous toutes ses faces.
La randonnée se déroule dans environnement montagnard d’une grande richesse en faune et flore.
D’ailleurs, une grande partie du massif est classée réserve naturelle.
Pour moi accompagnateur, c’est du pain béni, tellement il y a de choses à dire.
Dans les curiosités locales, il y a le Coscoll. C’est une plante endémique des Pyrénées-Orientales. Elle pousse en altitude, au printemps. Le Coscoll est très recherché et la saison est courte. Il faut être là au bon moment. Les catalans le mangent en salade.

Le niveau de ce circuit est-il difficile ?

Non, sauf une journée à 1000 m hors taxes. C’est le tarif pour l’ascension du Canigou. Mais ça le vaut bien. De là-haut, la vue est à la hauteur de sa réputation et récompense tous les efforts. On domine la mer de 2700 m. Extraordinaire. Il ne faut pas à s’inquiéter de la montée. La recette est simple : se lever tôt et marcher doucement. J’ai l’habitude. Dés le départ, j’adopte un train de sénateur. Tout le monde y arrive sans problème. À la fin, on passe par la cheminée qui mène à la brèche Durier.  C’est un passage ouvert à la dynamite le 18 Août 1896.
À cette époque, on n’y allait pas avec le dos de la cuillère.
Au sommet, à côté de la grande croix, il y a une table d’orientation avec quelques vers de Jacint.
Verdaguer, chantre de la « Renaixença catalane ».

Qu’est-ce qui plait dans cet itinéraire de randonnée ?

D’abord l’ascension mais on vient d’en parler. Avant on le regarde avec envie et après avec fierté.
Ce qui plait aussi, c’est la première nuit à Notre dame du Coral. L’ermitage remonte aux Carolingiens. Il n’en reste rien mais c’est tout comme.
Perché sur un piton au milieu des bois, le site dégage quelque chose de fort. Je connais bien l’histoire de ce lieu où vivaient des ermites forains.
Aujourd’hui l’ermitage est reconverti en gîte.
Le refuge de Batères aussi plait beaucoup.
Il est tenu par des jeunes dynamiques et leur cuisine est bonne.  En plus, la vue est imprenable sur les Albères.

Décris-moi rapidement une journée type du circuit 'Le tour du Canigou'.

On est en montagne. Il faut donc partir tôt pour jongler avec la météo. Bien que dans la région, le temps soit quand même stable c’est une règle de prudence.
Dans tous les cas, pour être tranquille, il faut avoir fait le max de l’étape avant le pique-nique.
J’essaye toujours de trouver un coin idéal pour pique-niquer. Le lieu est très important.
Ensuite, c’est la sieste puis la descente en roue libre jusqu’au refuge.
Arrivé à l’étape, le meilleur moment est d’enlever ses chaussures. Puis on se délasse en attendant la cloche pour le repas du soir. D’une façon générale, on mange bien. Parfois même très bien comme à Batères dont j’ai parlé tout à l’heure.
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Un article de Gérard Melinès