Marie-Jo, randonneuse de retour de notre circuit Cap Vert, au coeur de Santo Antao | La Balaguère

Bonjour Marie-jo, tu reviens de Santo Antao au Cap-Vert. Peux-tu te présenter ?

J'ai toujours éprouvé une grande passion pour les voyages. Toute jeune, au temps de l'Université, je parcourais l'Italie du sud (Pouilles, Calabre,Sicile...) à l'époque peu fréquentée par les touristes, logeant chez l'habitant ou en auberges de jeunesse... Plus tard, mon mari et moi avons arpenté le désert du Sahara, le sud algérien, les montagnes du Hoggar et jusqu'au Niger, là aussi dans des conditions parfois spartiates mais tellement passionnantes quant aux rencontres humaines... S'ensuivirent Ethiopie, Inde, Ouzbékistan, Madagascar, Vietnam... et plus récemment, Mauritanie, Chili, le plus souvent avec la Balaguère...


En outre, étant passionnée par l'ornithologie, chaque voyage contribue à enrichir mes connaissances dans ce domaine. Bien que désormais retraitée et moins en forme physique, je choisis toujours la marche qui permet la rencontre authentique, le temps d'admirer la nature, de se sentir exister... ce que propose la Balaguère. Et c'est ainsi que le Cap vert devint ma nouvelle destination.

Pourquoi avoir choisi cette randonnée au Cap Vert ? À qui la conseillerais-tu ?

Le Cap vert : un vieux rêve enfin réalisé ! 10 îles au coeur de l'Atlantique, parmi elles, Sao Antao, une île qui conjugue montagne et océan, désert et luxuriance de la végétation, une île comme le chantait Jacques Brel 'au large de l'espoir'... qui offre ses mystères et sa sérénité à celui qui veut bien l'arpenter .


L'aimeront ceux qui aiment être dans la nature, sont sensibles à sa beauté et ne craignent pas solitude et longues marches (certaines étapes sont parfois un peu longues mais c'est dû à mes 75 ans !!!), quand la réverbération du soleil sur les roches se fait plus intense.

Raconte-nous tes meilleurs moments et souvenirs de ce voyage...

Le trajet aérien depuis Lisbonne amorce l'ambiance... Survol de l'océan et de quelques îles avant l'arrivée à Sao Vicente et Mindelo, falaises désertiques et plages sans fin... Plus tard, nouvelle approche avec la traversée jusqu'à l'île de Sao Antao, les îles perçant la brume orangée du matin... Nous faisons connaissance avec notre guide, Jandir, qui se révèlera exceptionnellement aimable, prévenant, compétent et efficace pendant tout le séjour.


Premier cadeau pour moi, des fous bruns nous survolent, lointains parents de nos fous de Bassan bretons. Porto Novo, ses maisons colorées, et, à l'horizon, s'enchevêtrent pics et sommets qui nous attendent.


Le voyage commence vraiment. Nous sommes un groupe de 5, qui nous connaissons depuis des décennies et voyageons souvent avec la Balaguère, fidèles à sa manière de concevoir la découverte .

En route pour les hauteurs dans de magnifiques paysages. Maisons, murets de pierre noire, route pavée, fruit de l'incroyable labeur humain, qui inlassablement, répare, restaure, édifie. Très belle forêt où se mêlent les chênes soyeux d'Australie à mille autres plantes... Descente vertigineuse vers l'océan, traversée de villages accrochés au piton rocheux... Ce premier contact avec l'île est un ravissement et justifie le déplacement. Il y aura 4 h de randonnée au milieu des agaves géantes : aloes vera, cannes à sucre en fleurs... Le tout est couronné par un excellent repas de poisson, patate douce, igname, fruit de l'arbre à pain... et un hébergement calme à Caibros.


Dès le matin, grimpée vers un col en lacets souvent bien raides ; paysages époustouflants, sorte de Machu Pichu, aux pics acérés, gorges, monts déchiquetés par les érosions... L'homme a su vaincre les difficultés en créant d'ingénieux systèmes d'irrigation, poulies qui acheminent l'eau au dessus du canyon, digues géantes nées de l'érosion...


Après le col Cabo do Mocho, longue descente jusqu'au petit restaurant perdu au sein des terrasses ,parmi acacias, clérodendrons, impatiences blanches, coton sauvage, mimosas... Johanna est une alerte cuisinière, souriante et maman de 11 enfants... Tout ici souligne le courage et l'ardeur humaine. Il nous faudra encore remonter vers le village de Cha de Ingreja pour un repos mérité en auberge où nous dégusterons, non loin d'une placette où se réunissent les habitants, de délicieuses boules de glace au maïs grillé, mélasse, noix de coco...


Comme toujours tôt le matin, descente douce vers l'océan, en longeant un cimetière marin aux croix bleues comme celle du clocher... Nous voilà partis pour une quinzaine de kilomètres sous l'oeil attentif de Jandir... Sentiers pavés en balcon au-dessus de l'océan... On pourrait croire que ces randonnées se répètent avec pics déchiquetés, coulées de basalte, d'obsidienne, offrant mille formes fantasmagoriques creusées par l'érosion de l'océan déchaîné... Cependant la magie opère, tout se réinvente sur fond musical de vagues débridées, alors que nous croisons âniers ou enfants agiles sur les roches glissantes... Soudain, grâce à Jandir, j'aperçois trois tortues marines qui plongent et replongent tranquillement... Qu'elles ne rencontrent jamais nos plastiques mortels.


Maisons accrochées entre ciel et terre, vallées fertiles, paradis durement gagné... Pour nous, montées infiniment répétées, culminant avec un long chemin de croix pentu (14 stations ) qui nous mènera enfin à Fontainhas, village coloré comme un dessin d'enfant, Graal du marcheur... A Punta del sol, halte reposante, j'aurais la joie de voir aigrette, tournepierre à collier et courlis corlieu pêchant dans les rochers.

Ce jour, luxuriante vallée de Paùl, randonnée qui serpente principalement au coeur des plantations de bananiers et de cannes à sucre en fleurs... Merveille de tous ces jardins minutieusement soignés où poussent légumes et plantes aromatiques : orangers, euphorbes et même un dragonnier séculaire... Vue plongeante sur les vallées et villages colorés, et soudain nous voilà minuscules sous les bananiers, palmiers, hibiscus écarlates.. Halte dans un restaurant plein de charme : chaque plat est une création en provenance des jardins.


Nous rejoignons en fin d'après-midi le village d'Alto Mira au nom évocateur. Dans la lumière crépusculaire, gouffres, pics et aiguilles se teintent d'or et de rouille, superbes camaïeux de gris dans la lumière déclinante...
Nous passerons la nuit dans ce village. Comme toujours, l'hébergement est bien choisi, calme et la terrasse s'ouvre sur l'océan lointain.

C'est de cette terrasse que nous descendrons le lendemain, admirant une fois encore l'effort inouï de l'homme pour vivre en autarcie sur ces terres hostiles devenues hospitalières. Randonnée de plus de 12 km qui s'ouvrira enfin sur l'océan par un chemin très raide après une halte repas sous les eucalyptus... Plage volcanique de sable noir où les rouleaux nous font comprendre qu'une baignade serait peut-être funeste... Seule compte la beauté de l'océan, seul maître... Et puis, il faut encore remonter sur la falaise pour atteindre Ribeire de Cruz... Loin de tout mais toujours en confiance grâce à notre guide patient et souriant, nous éprouvons un sentiment de plénitude.


Bientôt le ferry quittera Sao Antao, son rythme apaisant aux antipodes de l'agitation de nos villes... Les côtes s'estompent... Mindelo apparaît, son port, ses barques bleues sur lesquelles se perchent les aigrettes, son marché aux poissons, les ateliers du célèbre Carnaval du Cap vert... Une autre randonnée nous mènera sur les hauteurs dévoilant une dernière fois côtes sauvages et pics dans la brume et puis, nous quitterons Jandir et les îles du Cap vert, vert comme l'espérance...

Pour toi, La Balaguère, c'est...

Pour moi, La Balaguère est une agence qui répond au désir de la découverte authentique grâce à la randonnée et permet ceci à de petits groupes, beaucoup moins dérangeants pour les habitants.

Et ta prochaine randonnée ?

Espérons que dans le contexte actuel, cela demeure toujours possible. Pourquoi pas la Namibie, ou même des terres nordiques comme l'Islande... Rêvons...

Au coeur de Santo Antao

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