Anne, de retour d'Islande, "au pays des elfes et des trolls" | La Balaguère

ANNE, tu rentres d'une randonnée en liberté en Islande, Peux-tu te présenter ?

Habitant la région lyonnaise, j’ai fêté mes 61 ans lors de ce séjour en Islande.
J’ai toujours résidé en Rhône-Alpes et depuis mon enfance, j’ai eu la chance de pouvoir profiter des montagnes de toute cette région été comme hiver. Encore en activité, je randonne avec une association les week-ends et en famille ou avec des amis pendant les vacances, en France ou lors de voyages à l’étranger.

Pourquoi avoir choisi ce voyage en Islande ? A qui le conseillerais-tu ?

Attirée par les grands espaces et territoires encore sauvages, j'ai voyagé à plusieurs reprises dans les pays scandinaves, le Canada, les États-Unis, l’Ecosse et j'ai toujours rêvé de destinations encore plus nordiques. L’Islande était donc une évidence !


Bien qu’ayant l’habitude d’organiser la plupart du temps mes voyages, j’ai choisi avec une amie de partir en rando liberté appréciant pour une durée si courte d’avoir un circuit tracé avec hébergements et véhicule réservés. Cela a permis de mieux apprécier la découverte du pays.


Magnifique destination nature qui devrait séduire de très nombreux randonneurs (enfin ceux qui préfèrent un peu de fraîcheur à la chaleur !). Avec la souplesse de la formule « en liberté » il est possible de choisir ses dates et de partir en voyage même en étant seulement 2.

Raconte-nous un peu le circuit, les meilleurs moments...

Notre itinéraire emprunte principalement la route 1, celle qui fait le tour de l’île. Elle commence en partant de la capitale en double-voies qui se transforme rapidement en route normale, puis prend parfois des allures de petite route de campagne de chez nous. Quelques fois le goudron est absent.
Le topo alterne chaque jour déplacements en véhicule et haltes dans des endroits toujours bien choisis pour leur intérêt touristique ou pour des balades ou randos.
Toutes les étapes sont appréciées et vécues intensément grâce à la longueur du jour (le soleil se couche vers minuit pour se relever très vite). Difficile donc de résumer en quelques lignes notre voyage, voici cependant 3 lieux particuliers.

Au nord : la région du lac de Myvatn (37 kms² et 4m de profondeur !)

Une belle matinée ensoleillée pour notre 3ème jour de voyage qui commence avec une balade dans des prairies vertes et bucoliques. Découverte ensuite d’étonnants piliers de lave qui surgissent telles des sculptures des eaux translucides du lac. Ascension d’un cratère qui cache en son fond un magnifique lac turquoise.
Nous sommes dans un secteur qui concentre les phénomènes volcaniques et le plus impressionnant se trouve en bord de route, au pied d’une montagne jaunâtre.

Ce site, Hverir, regroupe un ensemble de solfatares, de mares de boues, de terres craquelées. Aucune végétation dans ce paysage de désolation. De nombreuses fumées, des sifflements. Un cône attire plus particulièrement l’attention à proximité du parking, crachant bruyamment un violent jet de vapeur. Une odeur d’œuf pourri nous saisit immédiatement à la gorge.


Cela ressemble à l’antre du diable mais peut être visité sans risque. En effet, des passerelles en bois et des chemins délimités par des cordes permettent d’évoluer entre les différentes marmites bouillonnantes et même de remonter sur les pentes de cette montagne, le Námafjáll.
Fin de journée, nous sommes frigorifiées un vent violent et froid s’est levé. Mais une dernière activité typiquement islandaise nous attend : Les Bains de Myvatn. Ce sont des bains aménagés autour de sources chaudes. Un grand moment de délassement dans cette eau à la couleur laiteuse et à une température comprise entre 36 à 42 degrés, un verre à la main face au paysage désolé qui nous entoure : 1h30 de pur bonheur !

A l’est : Le fjord de Bakkagerði

Certainement, le lieu ou je me suis sentie le plus profondément en Islande. Pour arriver à Bakkagerði, il faut le vouloir. 75 kms de route, dont une vingtaine sur un tronçon en terre, en travaux, et complètement défoncé, une montée en lacets impressionnante et une descente plongeante encore plus impressionnante. Se découvre alors un petit village (150 habitants env.) niché au fond d’un fjord au bout du monde (jusqu’en 1949, il n’était relié au reste du pays que par la mer).
La fin de la route est un peu plus loin à Höfn, à 5 kms, c'est un petit port relié avec un îlot par des escaliers et des passerelles en bois. Et là, la rencontre tant espérée avec le macareux ou plutôt « lundi » l’oiseau emblématique de l’Islande.


Dans ce secteur nichent environ 10.000 de ces représentants, et nous les découvrons sur les falaises ou nageant dans l’océan, si près de nous et si peu craintifs. Avec sa tête de clown triste, il est beaucoup plus petit que ce nous l’avions imaginé. Il creuse son nid dans la terre avec son bec et ses pattes comme un terrier. Pour les voir, il faut venir entre mai et mi-août, le matin ou en soirée. Passé cette période, les macareux repartent vivre sur l’océan. Et il n’est pas seul dans cette zone de nidification, beaucoup d’eiders, des mouettes tridactyles et autres oiseaux marins. En repartant de Bakkagerði nous aurons aussi la chance de croiser en bord de route un troupeau de 10 rennes sauvages.

Au sud : le glacier du Vatnajökull

Lorsqu’on arrive dans le sud, apparaissent de multiples langues glaciaires qui descendent entre les montagnes. Elles appartiennent au Vatnajökull le plus grand glacier de l’Islande (et d’Europe) avec 8.400 kms² de surface et une profondeur qui peut aller jusqu’à 1km !
A un détour de la route, nous découvrons la lagune glaciaire de Jökulsárlón. Lieu très touristique mais avec raison. C’est un véritable paysage polaire ! Des icebergs bleutés flottent sur ce lac de 200 m de profondeur issu du glacier. Des phoques nagent entre ceux-ci ainsi que des canards, eiders et autres oiseaux. C’est tellement impressionnant que l’on en oublie les autres touristes. Les icebergs se fractionnent et sont portés à l’océan par le courant, via une espèce de chenal. Certains blocs de glace sont ramenés sur la plage et brillent comme des diamants sur le sable noir d’origine volcanique.
Ces 3 lieux sont des endroits marquants mais bien évidemment il faudrait aussi raconter la splendeur des cascades aux flux puissants (Godafoss, Dettifoss, Gulloss, …), les autres glaciers, la beauté des montagnes enneigées bordant l’océan vers Husavik, la sérénité des petites chapelles, les lupins violets, les chevaux islandais, les moutons et tous les oiseaux si faciles à observer…
Bref 12 jours c’est court, (on regrette de ne pas rester plus dans certains lieux propices à la rando) mais suffisant pour avoir un vrai coup de cœur pour cette île si particulière !

Pour toi, La Balaguère, c'est...

Pour moi la Balaguère, c’est une agence à taille humaine et la « spécialiste » des Pyrénées. C’était mon premier voyage avec cette agence mais j’ai été séduite par le professionnalisme et par cette formule en liberté.

Et ton prochain voyage ?

Cet été, ce sera rando dans les Alpes et en septembre Chemin de St Guilhem. Dans quelques moi j’espère retourner en Ecosse.
Dans les rêves de voyages : les îles Shetland, le Groënland. Envie de marche aussi dans des déserts…
Et puis je sais que je retournerai un jour en Islande pour découvrir les fjords de l’Ouest et voir des aurores boréales !

Découvrez le voyage d'Anne : Islande, au pays des elfes et des trolls
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