Bonjour Isabelle ! Tu reviens de notre randonnée en Espagne 'De Grenade à la Sierra Nevada, de l'Alhambra au toit de la péninsule Ibérique', peux-tu te présenter ?
J'ai 56 ans. J'ai toujours vécu en région parisienne, vacances dans notre Berry d'origine, en Auvergne, un peu de Haute-Savoie, mais surtout les bords de mer. Adulte et en famille des séjours en bord de mer, moyenne montagne, campagne, en Tunisie (celle de ses habitants) avec de bonnes balades. Lorsque j'étais jeune, je voulais devenir guide de montagne. Une utopie qui s'est délitée toute seule au fil du temps, qui n'a pas tenu face à la réalité de la vie et tout bonnement peut-être parce que la montagne ne faisait pas partie de notre environnement habituel, de notre milieu ouvrier, de nos habitudes. Ma première formation est quand même guide... mais guide interprète.
Je pense avoir transmis un peu du plaisir de marcher à mes enfants, mais ils ne sont pas aussi 'chèvres' que moi !
J'ai pratiqué l'athlétisme de façon complète jusqu'au lycée, je continue modérément la course à pied, et je pratique aussi d'autres activités physiques et sportives pour mon bien être mental et physique. J'aime l'eau.
Mais je ne suis qu'une randonneuse très, très occasionnelle, je ne suis inscrite dans aucun club.
J'ai franchi le pas en 2007 , mon désir de marcher en itinérance ou semi-itinérance a refait surface. Depuis j'essaye de partir pour des durées d'une semaine par an. J'opte pour des séjours loin de mon domicile, pour le moment soit en France soit en Espagne. Je regarde si le niveau de difficulté 3 ou 4 me convient, 5 je ne sais pas si je peux. J'aime qu'il y ait du dénivelé. Je pars aussi quand je peux pour une semaine de ski de fond.
Je ne rattraperai pas les connaissances techniques que je n'ai pas apprise, mais quelque soit la randonnée je m'enrichis culturellement, et je suis toujours satisfaite de constater que j'ai du tonus. Je cours, je fais du vélo, et tout simplement je marche ou monte naturellement les escaliers sans me poser de questions tant que je le pourrai car je sais ce que c'est que tout d'un coup ne plus pouvoir.
Pourquoi as-tu choisi cette randonnée en Andalousie ? A qui la conseillerais-tu ?
Depuis quelques années j'apprends l'espagnol et j'ai donc naturellement regardé les offres de la Balaguère pour l'Espagne continentale et les îles (j'ai traversé la frontière à pied via Collioure-Cadaquès, je suis arrivée à pied à Barcelone via Montserrat-Barcelone, et en individuel je suis montée en touriste au Pico del Teide).
J'avais lu un extrait de l'autobiographie de Gerald Brenan ' Al sur de Granada' sur La Alpujarra et depuis j'avais dans l'idée d'aller sur ses traces à pied et d'effectuer l'ascension du Mulhacén.
J'avais envie de revoir Grenade, et le descriptif du séjour itinérant était très attractif : comprendre la présence de l'activité humaine dans ses montagnes, quelles montagnes, les villages typiques. Il y avait une dimension ethnographique. De plus ce serait mon premier vrai refuge !
L'un de mes critères était le minimum de transfert, j'ai 3 heures de transport en commun quotidiennes lorsque je travaille et j'avais un réel besoin de marcher.
Sans oublier l'aspect dépense physique, je la conseille à ceux qui apprécient de comprendre l'histoire et la culture mais aussi l'Homme dans son milieu, l'évolution tout simplement de l'activité rurale ou semi-rurale et qui s'émerveillent devant des massifs très minéraux. Cette randonnée est au coeur de La Alpujarra, les villages sont vraiment très beaux, on s'y sent bien, de plus leurs habitants sont incroyablement gentils et prévenants. Cette randonnée est équilibrée et ne comporte pas de difficultés majeures. Il faut aussi aimer et supporter le soleil et la chaleur. En s'hydratant selon les conseils de Gonzalo nous n'avons eu aucun désagrément.
Raconte-nous tes meilleurs moments et souvenirs de cette randonnée...
Nous n'étions que 5 avec notre guide Gonzalo, autant dire que nous avions eu de la chance que la rando parte ! Merci à la Balaguère.
Mes 3 comparses étaient des randonneurs de montagne très avertis avec des expériences de 30 ans ou plus. Je me suis régalée de leurs histoires, et je pense pouvoir écrire que nous nous sommes très bien entendus. Les pique-niques étaient très équilibrés et très copieux le jambon de Trevélez si goûteux dégusté façon espagnole est un régal. Même si la charge est répartie, le sac à dos du guide semble sans fond !
Le circuit a débuté dès notre arrivée par la merveilleuse Grenade. Nous avons en 1 jour et quelques heures arpenté son centre et les quartiers marquants de l'Albaycin, du Sacromonte, et de l'Alhambra. Gonzalo a su donner un récit très vivant de tous ces lieux. Le petit déjeuner roboratif qu'il avait préparé a été pris sur l'esplanade au sein de l'Alhambra avant la visite, cela a été un moment où l'on a pu savourer d'être au calme, au coeur de cet imposant ensemble architectural sous un magnifique soleil. Notre dernier soir nous a aussi permis d'assister à une soirée flamenco magistrale. Sans reprendre le déroulé du circuit, ce qui m'a plu c'est l'approche graduelle par les sentiers de tous ces villages qui se nichent en fond de vallées ou au plus haut, qui se découvrent au fur et à mesure et qui ont en commun cette blancheur, leur architecture très spécifique, des toits pour certains végétalisés et ce que j'appelle des cheminées de fées. Nous avons dormi dans des hôtels ruraux à Trevélez, Pitres, Capileira (mon coup de coeur).
Ce que j'ai apprécié est de comprendre le fonctionnement des anciens cortijos (petites fermes andalouses), la structure des eras, aires de battage concentriques en pierre, l'ingéniosité des acequias ( canaux d'irrigation). Les massifs qui se dessinaient peu à peu et l'arrivée au refuge de Poqueira a été l'un des meilleurs moments après une longue journée bien chaude, d'une part mes semelles s'étaient décollées et surtout j'allais enfin voir à quoi ressemblait ce qui pour moi semblait réservé aux initiés, aux pros de la montagne. Je suis habituée aux hébergements collectifs, donc pas de souci à ce niveau. Je m'attendais à un milieu austère et bien pas du tout, les hôtes dont le gardien sont très accueillants et chaleureux. L'endroit est confortable : douche très chaude et restauration copieuse.
Le jeudi était le grand jour, celui de l'ascension du Mulhacén, mes trois compagnons étaient des habitués de telles montées, pas moi et j'ai bien perçu la pression crânienne, le ralentissement cardiaque en atteignant les 3 000 m mais sans autre difficulté, j'étais heureuse d'y être parvenue.
Ce jour a été aussi un grand moment car la météo s'était complètement plantée ! Du vent surtout de la pluie , cela a rendu encore plus impressionnant l'approche du Mulhacén et son environnement si minéral. Par sécurité nous avons été d'accord avec Gonzalo pour qu'il nous emmène sur 2 autres sommets d'environ 3 200 m mais moins exposés que le plus haut sommet de la péninsule, les vues étaient superbes. Renoncer fait aussi partie du contrat. Le surlendemain en redescendant à Trevélez nous avons croisé la montée d'un vaquero (vacher) à cheval qui conduisait son bétail, c'est aussi cela l'Andalousie. Nous avons par contre vu peu d'animaux sauvages lors de nos journées. Pour l'anecdote, notre super guide avait enturbanné mes chaussures pour que je puisse effectuer le dernier trajet... Merci !
Pour toi, La Balaguère, c'est...
Une équipe de professionnels de la randonnée (administratifs et guides) qui savent être à l'écoute et qui proposent des parcours attractifs, diversifiés avec une spécificité sur les Pyrénées et aussi l'Espagne. C'est aussi pouvoir échanger avec notre guide comme nous l'avons fait au cours de la randonnée sur la création d'un séjour, son évolution, sa pérennité.
Et ton prochain voyage ?
Aucune idée mais je pense qu'elle devrait comporter du dénivelé. A vrai dire j'ai peut-être été convaincue lors de ce séjour par un circuit dans les Pyrénées.
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