Entre Collioure et Banyuls : cocooning et douceur, maîtres-mots du circuit ! | La Balaguère

© BRASIER Stéphanie

'Entre Collioure et Banyuls, rando douce et spa cocooning' : une véritable randonnée réconfort en Côte Vermeille


Après le rendez-vous à la gare de Perpignan chère à Salvador Dali, cap sur Argelès-sur-mer où commence la Côte Vermeille. C’est ainsi qu’en décembre 1912 fut baptisé ce bout de côte où les Albères s’enfoncent dans la mer. Les gens du coin l’appellent plus simplement la côte rocheuse.


Arrivés à Banyuls, installation à l’hôtel et départ immédiat pour une randonnée de mise en jambe vers l’ermitage de 'Notre Dame de la consolation'. Véritable îlot de verdure, accroché à flanc de montagne, il abritait jusqu’en 1950 un véritable ermite. Il ne s’agissait pas d’un saint homme retiré du monde, mais d’un laïc que l’on venait consulter pour son savoir, notamment pour résoudre des problèmes de moralité. Vendu comme bien national, le site est classé aux monuments historiques.

Installation à Banyuls, charmante station balnéaire

La première soirée sera naturellement passée à visiter Banyuls à prendre ses marques et à s’imprégner de l’ambiance. La station balnéaire est connue des randonneurs pour être le point d’arrivée du GR10. Il est symbolisé par une mosaïque à côté de la mairie. Il n’est pas rare de voir des randonneurs sentant les pieds et la sueur se faire photographier devant en grande tenue, sac à dos et bâtons de marche.


A Banyuls il est impossible d’échapper au souvenir d’Aristide Maillol.


A l’écart de la ville se situe la Métairie où l’artiste repose de son dernier sommeil sous la statue « Méditerranée ». Peintre et sculpteur, Banyuls était sa terre natale. Eprouvé par la Première Guerre mondiale, il réalise gratuitement dans l'Entre-Deux Guerres le monument pacifiste de Banyuls ainsi que ceux d’Elne, de Ceret et de Port-Vendres.

Le Spa cocooning

Pour le bien être, nul besoin de sortir, tout se passe à l’hôtel !


Passé la porte du spa, on est transporté de l’autre côté de la Méditerranée en immersion totale dans l’ambiance orientale. L’instrument de base des soins pratiqués ici est le gant de Kessa depuis toujours utilisé dans les hammams. Rien de tels pour gommer les peaux mortes, préserver la douceur de l’épiderme et activer la circulation sanguine. L’usage du shampoing est proscrit. Il est remplacé par le Rhassoul, la 'terre qui lave' originaire des lointaines montagnes du Haut Atlas marocain. Entre autres vertus, cette argile volcanique absorbe les impuretés du cuir chevelu.

Une autre soirée est consacrée à la visite de Collioure

Vauban voulait en faire une ville de garnison et se proposait tout simplement de virer tout le monde. Fort heureusement, il n’y réussit pas !


L’histoire a marqué Collioure d’empreintes durables, notamment le Château Royal à gauche et l’église saint Vincent patron de la ville.
Le fort de Miradou est tout ce qui reste de sa vocation militaire. Il accueille le Centre National d’Entrainement Commando. Mont louis est son alter ego dans la montagne.


Collioure est connue des artistes pour avoir été le berceau du Fauvisme, mouvement fondé par Matisse et Derain. Leur art fondé sur l'instinct fera scandale. Un chemin du Fauvisme répertorie dans la ville les lieux de réalisation de 20 tableaux de Matisse et Derain.

Côté randonnée, « douceur » est le maître mot

Aucun effort surhumain n’est à craindre.


Le deuxième jour, direction Port Vendres. Une promenade côtière plate comme la main nous mènera à du Cap Béar à l’anse de Paulille. Splendide construction pyramidale en marbre rose du Conflent, la lumière du phare du Cap Béar est visible jusqu’à 50 km. Bâti en 1904, il inspire élégance et robustesse.


L’anse de Paulilles, promu grand Site de France  au même titre que le Canigou est un véritable joyau de la Côte Vermeille. Elle abritait autrefois une usine de dynamite. Qui l’eut cru ! La volonté conjointe du Conservatoire du Littoral, du Conseil Général et une forte mobilisation locale en ont en fait un site d’exception où un atelier de restauration des barques catalanes a également vu le jour.


La vue imprenable qu’offre la Tour Madeloc justifie de faire un tout petit effort. Nous le ferons le jour 3. Construite sous le règne de Jacques II Roi de Majorque dans les années 1286-1287, elle faisait partie d’un réseau d’« Atalayas », permettant la transmission de messages à vue entre tours du même type. Les guetteurs pouvaient y vivre en autarcie grâce à un système de récupération des eaux pluviales.


Le Jour 4 petite incursion en Espagne, en Catalogne sud pour se rendre à Sant Pere de Rodes monastère bénédictin dominé par le Castell de Sant Salvador de Verdera à fins de protection militaire. La vue est tout simplement magique. Elle s’étend de Port de la Selva à la baie de Roses en passant par Cap de Creus et la plaine de l’Empordà. Seul Cadaquès pudiquement cachée derrière le Puig Peni échappe au regard.

Le voyage ne serait pas complet sans une incursion dans le vignoble de Banyuls- Collioure

Le vignoble accueille sur le même terroir les vins de Banyuls et de Collioure. Seuls les cépages diffèrent. Au XIIe siècle, les templiers ont aménagé un réseau de canalisations pour évacuer les eaux.
Le paysage est le fruit d’un travail titanesque appelé « peus de gall » (pieds de coq). Pas moins de 6 000 km de murettes soutiennent les terrasses (feixes) coupées de rigoles (agulles) se rejoignant à leur point le plus bas.


Fin XIXe siècle, François Rous curé de Banyuls s’est distingué par son sens du commerce. Pour restaurer son église il envisage de créer « l’œuvre des vins de messe ». À savoir une vaste entreprise de négoce de vin utilisant le réseau des ecclésiastiques. Les bénéfices étaient réinvestis dans le vignoble mais aussi dans des œuvres charitables et le mécénat. C’est ainsi qu’il aida à ses débuts un jeune artiste à vivre de son art. Son nom, Aristide Maillol.


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Un article de Gérard Caubet